Longtemps associée à l’excès ou à un enthousiasme incompatible avec l’exercice de la pensée, l’œuvre de Germaine de Staël découvre, au cœur de l’existence comme de l’identité, un manque. La formule désigne le vide ouvert par la disparition de l’Ancien Régime et la difficile refondation de l’autorité politique, le vertige qui s’empare du sujet face à l’obscurité de ses désirs, la mélancolie enfin qui saisit l’âme au milieu de la vie, lorsqu’elle doit descendre la route après avoir fait le deuil de l’innocence et levé le voile sur les coulisses de la famille. Que faire alors ? Désespérer des passions qui traversent la trajectoire humaine et leur imposent un gouvernail devenu fou ? Ou tenter d’analyser ces failles pour en neutraliser les dangers ? Staël choisit l’aventure de l’élucidation : avec courage et lucidité, elle autopsie, dans toute son œuvre, l’envers de la conscience et nous apprend que la liberté commence avec la pensée du négatif.
Le livre est disponible sur le site des éditions Droz